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Pour que cessent l’homophobie et le sexisme dans le foot

L'homophobie dans les stades de foot doit cesser
 

Un vent de lutte contre l’homophobie commencerait-il à souffler dans les stades français ?

Depuis la reprise des compétitions, au début du mois d’août, des arbitres n’ont pas hésité à interrompre ou menacer d’interrompre des matches pour faire taire des chants homophobes qui s’élevaient des tribunes. C’est ce qui s’est passé notamment le 16 août au stade Marcel-Picot de Nancy. Un match de la 4e journée de Ligue 2 entre Nancy et Le Mans a été interrompu quelques instants par l’arbitre Mehdi Mokhtari en raison de chants insultants envers la Ligue de football professionnel. Même réaction de l’arbitre le 24 août, à l’occasion d’une rencontre en Brest et Reims.

Mais c’est surtout une banderole sexiste et homophobe brandie lors du match opposant le SCO d’Angers au FC Metz au stade Raymond Kopa d’Angers le 24 août, qui a provoqué de vives réactions : le calicot exhibé par des supporters angevins portait la mention « Arbitre enc**ée, est-ce homophobe pour une femme ? ». Il visait directement l’arbitre du match, Stéphanie Frappart.

C’en était trop pour QUAZAR et COULEURS GAIES, respectivement Centres LGBTQI+ d’Angers et de Metz, qui ont immédiatement réagi dans un communiqué pour condamner fermement le déploiement de cette banderole, et mettre les dirigeants devant leurs responsabilités :

« QUAZAR et COULEURS GAIES rappellent que le sexisme et l’homophobie n’ont pas leur place dans nos stades, tant à Angers qu’à Brest ou Nancy.
Cette énième provocation vient s’ajouter aux chants homophobes lors des rencontres Brest-Reims, ce samedi, et celle de Nancy-Le Mans le 16 août dernier.

La manifestation publique du sexisme et de l’homophobie, fièrement revendiquée par leurs auteurs, autrices et ami·e·s, participe directement de la banalisation des 93 fémicides dénombrés en France depuis le début de l’année et de l’augmentation sensible des agressions et discriminations lesbophobes, homophobes, biphobes et transphobes en cette année 2019.

QUAZAR et COULEURS GAIES interrogent Saïd Chabane, président d’Angers SCO, suite au communiqué de son club, condamnant les faits de la veille.
Cette réaction affirme que « La banderole déployée en première période lors de la rencontre SCO-FCM ne reflète en aucun cas les valeurs que porte le club angevin. De tels propos ne peuvent être tenus dans un stade de football. »
De quels propos justement s’agit-il ? Pourquoi ne peuvent-ils pas être tenus dans un stade ?
Nous ne le saurons pas parce que le club ne veut retenir que sa victoire.
Nous, nous retenons surtout les deux !

QUAZAR et COULEURS GAIES invitent les dirigeants de leur club respectif à prendre pleinement conscience de leur responsabilité médiatique tant dans leurs stades qu’à l’extérieur dans le cadre de la lutte contre toutes les discriminations, dont le racisme, le sexisme et l’homophobie.
Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur de ce monde.

QUAZAR et COULEURS GAIES se tiennent à la disposition d’Angers SCO et du FC METZ, de leurs centres de formation, ainsi que de leurs clubs de supporters et supportrices, qui ne sont évidemment pas tou·te·s des ultras, pour mener cette lutte contre les discriminations à raison du sexe d’abord, et de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, vraie ou supposée, ensuite, de la personne ou des personnes visées dans le stade de nos villes.

QUAZAR et COULEURS GAIES interpellent aussi Nathalie Boy de La Tour, présidente de la Ligue de Football Professionnel (LFP).
Ce déploiement fera-t-il bien l’objet d’un rapport complémentaire de la LFP ? Angers SCO risquant alors une amende.
Et surtout quelle politique efficace de lutte contre l’homophobie, et les autres formes de discriminations, la Ligue de Football Professionnel compte-t-elle mettre en place suite à la multiplicité de ces provocations homophobes ? »