L’Inter-LGBT et les collectifs du pré-cortège « Pôle des Luttes » dénoncent des agressions transphobes lors de la Marche des Fiertés

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L’Inter-LGBT et les collectifs du pré-cortège « Pôle des Luttes » ont dénoncé des actes transphobes, certains provoqués par des TERF, survenus lors de la Marche des Fiertés de Paris de 2021.

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La marche des fiertés de Paris de 2021 - Christophe Martet

L’Inter-LGBT, Acceptess-T, NPA LGBTI, FièrEs, le STRASS et Act-Up Paris ont publié un communiqué commun dans lequel ils reviennent sur les dysfonctionnements qui se sont produits lors de la Marche des Fiertés de Paris le 26 juin dernier. 

« Plusieurs femmes trans ont subi de graves agressions, violences sexuelles et harcèlements, de la part de personnes extérieures à la manifestation. Deux d’entre elles ont été harcelées et battues par des hommes pendant près de cinq minutes, sans réaction des témoins et en l’absence de service d’ordre et de forces policières », déplorent les associations. « En outre, une femme trans a été harcelée, en pointe de la manifestation, par un collectif réactionnaire venu à la Marche sans autorisation, et a subi par la suite une campagne de cyberharcèlement de l’extrême-droite ».

Les organisations reconnaissent « nos responsabilités dans ces failles, et nous adressons nos plus sincères excuses aux personnes et communautés qui ont été heurtées par ces violences ».

Agressions transphobes en tête de la Marche des Fiertés

Les associations reviennent particulièrement sur le collectif TERF qui a infiltré la tête de la Marche des Fiertés. « Il est particulièrement odieux que notre pré-cortège, pacifique, mené par des femmes trans migrantes, travailleuses du sexe, en lutte contre le SIDA depuis plus de 30 ans, ait été pendant près de 40 minutes copieusement insulté par des réactionnaires intolérantes s’indignant d’un prétendu effacement des lesbiennes  », ajoutent-elles.

Le groupe anti-trans a crié des slogans haineux envers les femmes trans présentes, et les forces de l’ordre n’ont pas réagi. Pourtant, une femme trans migrante a été interpellée par la police, qui l’a menacée de lui retirer son titre de séjour. « Erreur de cible, vraiment ? Nous rappelons que les contestataires des manifestations d’extrême droite (notamment les manifestations contre le mariage ou la PMA) sont systématiquement interpellé·es tandis que les contestataires réactionnaires de la marche des Fiertés n’ont pas été inquiétées », s’insurgent les organisations. 

« C’est une illustration du rôle des institutions policière, judiciaire et carcérale, dans la répression des LGBTQI+ qui se perpétue aujourd’hui, notamment au travers de la criminalisation indirecte des travailleur·ses du sexe, surreprésenté·es parmi les personnes trans et/ou migrantes ».

« Il est insupportable que ce collectif de 10 personnes ait traité des femmes trans “ d’hommes ” et de “ violeur misogyne ”, notamment celle qui s’est défendue contre leurs discours de haine en tentant de prendre leurs pancartes, avant d’être interpellée par la police  », expliquent-elles. « Ce cri de “ violeur misogyne ” est une véritable insulte faite à toutes les victimes de viol, et plus particulièrement à l’égard des personnes trans, puisqu’une sur deux a déjà subi des violences sexuelles dans l’espace public, plus que n’importe quelle autre catégorie parmi les LGBT  ».

Soutien à la communauté trans

L’Inter-LGBT, Acceptess-T, NPA LGBTI, FièrEs, le STRASS et Act-Up Paris ont réitéré leur soutien à la communauté trans, en particulier aux femmes trans. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté la transphobie, la transmisogynie, et toutes les violences sexuelles et de genre. Nous n’ignorons également pas que la lesbophobie est encore trop souvent présente dans les milieux LGBTQI+ et dans la société, touchant les femmes cis et trans ».

Elles invitent tous les collectifs féministes et LGBTI+ à s’opposer à la transphobie et à la lesbophobie et à inclure dans leurs luttes les personnes trans, lesbiennes et non binaires. 

« Nous devons prendre la parole pour défendre nos valeurs chaque fois que nécessaire, déclencher un sursaut collectif face à la défaillance structurelle du service public de police, défendre et exiger des politiques publiques de financement des associations LGBTQI+, de lutte contre le racisme, de défense des droits des réfugié·es et des TDS, et de lutte contre le SIDA  », concluent-elles.