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Marseille : le rainbow flag sur la mairie « inadapté » voire «contestable en justice »

Drapeau arc-en-ciel au fronton de la mairie centrale de Marseille à l’occasion de la Pride 2020

 

Changement de municipalité, changement de pratique. Alors que l’ancienne équipe dirigeante marseillaise était très discrète sur son soutien aux revendications LGBT+, la nouvelle – conduite par l’écologiste Michèle Rubirola – a demandé à toutes les mairies de secteur d’arborer le rainbow flag à l’occasion de la semaine des Fiertés qui bat son plein dans la cité phocéenne. Un seul maire de secteur résiste et a refusé de pavoiser. Il s’agit de Julien Ravier, maire du 6ème secteur (11ème et 12ème arrondissement)… D’abord dans les colonnes du journal La Marseillaise, puis sur Twitter, l’élu (LR), a déclaré qu’il considérait la présence du drapeau arc-en-ciel comme « inadaptée et peut-être même contestable en justice ». L’édile précise « si je soutiens les mouvements de lutte contre les discriminations, je n’ai pas souhaité mettre sur le même plan le drapeau de la République française, qui flotte au fronton de nos institutions, et le drapeau d’un mouvement de revendications sociales, aussi légitime qu’il soit ». Et de citer un arrêt du Conseil d’Etat qui rappelle le principe de neutralité des services publics.

Les militants de Fierté Marseille Organisation ont réagi promptement à ce qu’ils qualifient de « prétexte protocolaire », en rappelant à Julien Ravier que la plupart des grandes métropoles mondiales arborent le rainbow flag tous les ans, et qu’il est même visible sur le fronton de l’Assemblée nationale, qui n’a pas peur de transgresser le protocole. Ce drapeau est « un symbole de paix et de cohésion sociale. Il indique la volonté de la République de tenir ces engagements pour toutes les concitoyennes et concitoyens de ce pays. Il envoie le signal que, malgré l’échec de nous protéger, au moins un jour dans l’année, nos combats sont reconnus ».